Turbo 1400
Le montage reste magnifique et la ligne élancée du carénage agrémenté du robe en trois couleurs: noir, gris et argent amène encore un peu plus de légèreté à cette moto qui est quand même « énorme ».
C’était à l’époque le summum de préparation possible pour cette moto atypique ….
Et depuis l’âge de mes vingt ans je me disais: « un jour, j’en aurai une » …..
En 1981, Godier Genoud, préparateur français reconnu, revisitait la Kawasaki Z1300 et sur une base carbu, réalésait le bloc cylindre pour y glisser des chemises qui portaient la cylindrée à 1411 cm3 exactement.
Les pistons sont forgés et le taux de compression est rabaissé à 7,2 pour tenir compte de la suralimentation par un Turbo de marque Rajey fabriqué aux USA (qui était à l’origine monté sur des Cesna)
Le carburateur était un gros Mikuni d’un diamètre de 48 monté en amont du Turbo.
Une dérivation du circuit de graissage permet de lubrifier le Turbo.
La fourche est celle d’origine rigidifiée par un stabilisateur Téléfix et à l’arrière, les amortisseurs d’origine ont été remplacés par un Koni F1 monté sur le côté droit du bras oscillant.
Se relancer dans une telle aventure en 2021 reste un peu plus complexe qu’à l’époque et mérite aussi un peu de réflexion, surtout pour retrouver de quoi remonter un tel engin. Mais internet reste un bon allié …. qui n’existait en 1981 …
Ayant restauré précédemment une Z1300 injection, il m’a été facile de trouver un cadre, un moteur, la réflexion que j’ai mené sur la partie Turbo m’a fait cogiter plus d’un an.
Le vrai problème était de savoir si il fallait faire une 1400 Turbo carbus ou une 1400 Turbo injection …. Les infos que j’avais glané à gauche à droite sur internet et les différentes personnes que j’avais contacté était d’accord pour dire qu’un 1300 Turbo carbus ne tournait pas très bien dès qu’il faisait chaud alors qu’un 1300 Turbo sur base d’une injection fonctionnait parfaitement …
J’ai même eu la chance de trouver une personne, Richard Flutter, qui avait fait les deux, sans d’ailleurs augmenter la cylindrée et son verdict était sans appel: une 1300 Turbo sur base d’injection fonctionne beaucoup mieux …
Ayant la chance de connaitre Alain Genoud, je lui ai demandé son avis et lui aussi m’a dit qu’il serait mieux de partir sur une injection …. la messe était dite…..
La Kawasaki Z1300 Turbo sur base carbus de Richard Flutter
Mon idée étant de garder la ligne générale de ce qu’avait réalisé Godier Genoud pour en conserver l’aspect visuel, la compléxité première était de savoir où positionner le Turbo … en effet, à partir du moment où je voulais remonter cet engin sur la base d’une injection, la place dévolue au Turbo était fortement impactée par le fait que je conservais toute l’admission avec les injecteurs ce qui retirait 13 centimètres d’espace. Richard Flutter avait fait le choix de faire comme sur la Kawasaki GPZ 750 Turbo, produite de 1983 à 1985 et mettre le Turbo à l’avant …. Le retour d’air sous pression du Turbo passait donc sur le côté gauche du moteur et si ce choix est judicieux techniquement, esthétiquement, ça ne me convient pas. Je voulais remettre le magnifique carénage de Godier Genoud et que l’échappement soit aussi présent sur le côté gauche de la moto… pour respecter la ligne générale de la réalisation d’Alain Genoud et Georges Godier.
Le moteur de la GPZ 750 Turbo sur base injection
Le moteur Z1300 Turbo sur base injection de Richard Flutter
Partant sur l’idée de faire un 1400 Turbo sur base injection tout en conservant au maximum la ligne générale de ce qu’avait réalisé Godier Genoud je me suis attaqué en premier lieu au moteur tout en gardant en ligne de mire qu’il me fallait trouver un Turbo plus moderne que celui d’origine (que j’avais néanmoins réussi à me procurer) qui serait plus petit, et qui intègrerait le waste gate et la dump valve.
J’ai donc commencé par démonter entièrement le moteur, microbillé chaque bielle et les équilibrer à 0,1 gramme près et fait faire sur mesure des pistons dont le diamètre serait 1millimètre plus large et 2 millimètres plus bas pour en augmenter la cylindrée, faire baisser la compression et ainsi mieux accepter l’afflux d’air supplémentaire.
Michel, un ami mécano, s’est chargé de ré-élargir mes chemises et nous avons commencé à tout remonter.
En parallèle Alain Genoud m’a modifié le cadre pour pouvoir accueillir le Koni F1 à l’arrière.
Ci-dessus, le moteur avant fermeture, chaines neuves
Bloc cylindre après réalésage, intégration des nouveaux pistons
Carter bas avant fermeture
Bloc moteur remonté hors culasse
Roulette de tendeur de chaîne de distribution en alu